Migration, Climats et Frontières au XXIè siècle

Le Grand Orient de Suisse a organisé le 31 mai à Genève une conférence publique avec pour orateurs François Gemenne et Dina Ionesco, sur le thème Migration, climat et frontières au XXIème siècle.

François Gemenne

Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations, François Gemenne est professeur à HEC Paris, où il dirige le Master ‘Sustainability and Social Innovation’. Il est également chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège (Belgique), où il dirige l’Observatoire Hugo. Il a été auteur principal pour le 6ème rapport du GIEC, et enseigne également les politiques du climat et les migrations internationales dans plusieurs universités, notamment à Sciences Po Paris et à la Sorbonne. Il est par ailleurs le co-directeur (avec Julia Tasse) de l’Observatoire Défense et Climat du Ministère des Armées (France), établi à l’IRIS.

Ses recherches sont essentiellement consacrées à la gouvernance internationale du climat et des migrations. Il a notamment beaucoup travaillé sur les déplacements de populations liés aux dégradations de l’environnement, sur les politiques d’adaptation au changement climatique, ainsi que sur les politiques d’asile et d’immigration.

Dina Ionesco 

En première partie nous aurons également le plaisir d’accueillir Mme Dina Ionesco. Dina Ionesco co-dirige le premier programme de Master portant sur la Migration, le Changement Climatique et l’Environnement (MAMCE) qu’elle a co-créé à Webster University Geneva. Dina a acquis son expérience professionnelle avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’OCDE, la CCNUCC, le Forum sur la Vulnérabilité Climatique, European Dialogue, comme artiste et indépendante. Elle a dirigé le portefeuille « Migration, environnement et changement climatique » à l’OIM, ayant piloté l’établissement de la première division sur ce thème de l’organisation.

En lire plus sur le site du GOS…

 

  • L'IA fonctionne comme une calculatrice sophistiquée, mais elle ne crée pas et n'imagine pas, car elle tire ses connaissances de vastes ensembles de données venues du passé
  • L'IA ne réfléchit pas, elle imite la réflexion humaine, mais elle calcule beaucoup plus vite et sur une quantité plus grande d'informations; ses réponses sont donc le plus souvent plus fiables que celles d’un humain, pour autant que ses sources d’informations soient de qualité
  • Elle ne crée pas les questions et ne conscientise pas les réponses
  • Les progrès de l'IA dans des domaines comme la médecine sont impressionnants, mais son manque de conscience et d'imagination limite sa capacité à innover de manière radicale, comme le feraient un artiste ou un chercheur par exemple
  • L'IA peut être utilisée pour manipuler et influencer les individus, posant des risques pour les libertés individuelles et la démocratie
  • Surtout si nous sommes passifs face à ces outils et lui déléguons nos choix sans esprit critique et sans vérifier leurs sources
  • L'UE est la seule institution à encadrer la programmation et l'utilisation de l'IA, mais des défis persistent, notamment en termes de protection contre les utilisations malveillantes
  • L'impact environnemental des IA est une autre source de préoccupation majeure, nécessitant une évaluation de leur efficacité globale
  • L'IA pourrait libérer du temps pour des activités plus créatives et innovantes, et nous désaliéner de tâches répétitives et peu gratifiantes
  • Mais l’automatisation peut aussi menacer de nombreux emplois
  • Les révolutions industrielles précédentes avaient automatisé les bras et les jambes, déplaçant les emplois vers les services
  • Aujourd'hui, les IAs automatisent les processus cognitifs qui sont justement au cœur du secteur des services
  • Et contrairement aux révolutions industrielles précédentes, qui ont laissé du temps aux sociétés pour s'adapter, la progression de l'IA est tellement rapide que le cadre légal, l'éducation et la formation continue pourraient ne pas être assez rapides pour éviter l'obsolescence cognitive des humains
  • Nul ne sait aujourd'hui quel sera l'impact sur l'emploi et sur sa rémunération, ni comment les impacts sociaux pourraient déstabiliser les sociétés
  • L'adaptation rapide des systèmes éducatifs et la formation continue est essentielle pour tirer parti des avantages de l'IA tout en minimisant ses risques
  • L'accès à ces nouvelles technologies devrait être garanti à tous, en toute égalité
  • Sinon, nous créerions une société à deux vitesses et les laisser-pour-compte pourraient ne plus jamais combler le fossé numérique, avec des risques majeurs pour la stabilité sociale
  • En attendant donc un avenir où l’impact de l’IA n’est pas encore certain, la créativité, l’esprit critique et surtout l'empathie, donc la Fraternité, sont ce qui peut le mieux nous distinguer des machines

Laissons la conclusion à Bergson qui écrivait déjà il y a 100 ans :

« Le corps agrandi a besoin d'un supplément d'âme. Les origines de cette mécanique sont peut-être plus mystiques qu’on ne le croirait; elle ne retrouvera sa direction vraie, elle ne rendra des services proportionnés à sa puissance, que si l’humanité qu’elle a courbée encore davantage vers la terre, arrive par elle à se redresser, et à regarder vers le ciel »

Intelligence Artificielle, Ange ou Démon?