La Franc-Maçonnerie n’a rien à cacher

Invité dans La Matinale de la RTS, Guillaume Trichard, Grand Maître du Grand Orient de France, explique que la Franc-Maçonnerie a avant tout pour but de rendre ses membres « des hommes et des femmes meilleurs », pour ensuite faire rayonner leurs actions dans la société.

Nous retranscrivons ici cette interview que vous pouvez revoir en intégralité sur le site de la RTS.

Le Grand Orient de France, fondé en 1728, est la plus ancienne obédience maçonnique française. Si la franc-maçonnerie suscite beaucoup d’interrogations, Guillaume Trichard rappelle que la discrétion ne porte que sur l’identité de ses membres.

« Pour le reste, le Grand Orient de France, comme beaucoup d’obédiences maçonniques, ouvre grand ses portes. Nous avons lancé depuis plusieurs années une politique d’extériorisation et de communication très importante. En réalité, nous n’avons rien à cacher. »

 En réalité, nous n’avons rien à cacher

Guillaume Trichard

« Lors des Journées européennes du patrimoine, nous ouvrons nos temples. Les hommes et les femmes peuvent venir les visiter », explique-t-il.

Se défendant de tout mystère, il rappelle que les rituels « sont connus, téléchargeables sur internet, achetables dans les librairies en ligne ». Pour le grand Maître, « en réalité, le vrai secret, c’est le secret intime de sa propre initiation. Pour le reste, il n’y a absolument rien à cacher ». « Nous sommes une communauté d’hommes et de femmes de bonne volonté, qui ont simplement envie de travailler sur eux-mêmes, d’édifier leur propre temple intérieur, de devenir des hommes et des femmes meilleurs. »

Réflexions sur la précarité

Guillaume Trichard explique que cette introspection doit ensuite servir au plus grand nombre. « En devenant des hommes et des femmes meilleurs, on a l’ambition de rendre ensuite la société meilleure. » La franc-maçonnerie, dit-il, peut aider une République « malade » qui « souffre d’un certain nombre de maux ». Il cite les valeurs de laïcité, de démocratie, de justice sociale, qu’il estime menacées.

Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons

Guillaume Trichard

« Et je crois que ce travail a été lancé tout au long de cette année. On a eu beaucoup de réflexions sur le sujet de la dignité humaine. Nous avons organisé beaucoup de conférences sur le thème de la précarité étudiante, des travailleurs pauvres, des millions de Françaises et Français qui vivent sous le seuil de pauvreté, du mal logement. Quand je disais qu’il fallait réparer la République, c’est parce que j’avais une conviction, c’était celle de la montée des populismes. »

« Le plus vieux laboratoire d’idées »

La question de l’influence de la franc-maçonnerie sur la société et la politique revient souvent. Guillaume Trichard nuance: « Je dirai d’abord que la franc-maçonnerie inspire. Elle inspire comment? Elle inspire par le travail de ses membres. En réalité, ce n’est pas la franc-maçonnerie qui influence telle ou telle entité. »

« Ce sont des francs-maçons, frères et sœurs qui, par leur action incessante en dehors du Temple, s’investissent dans des associations, dans des ONG, dans des syndicats, dans des partis politiques, se présentent aux élections et travaillent à cette amélioration de la société. En réalité, évidemment, c’est ça la véritable influence. Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons. »

Guillaume Trichard décrit volontiers le Grand Orient comme « le plus vieux laboratoire d’idées ». Mais au-delà de ça, « nous sommes avant tout une fraternité. Ce qui fait le cœur de notre engagement, c’est bien l’exercice et la pratique de la fraternité entre nos membres et de la solidarité avec nos frères et nos sœurs en humanité ».

Et de conclure: « Nous considérons les hommes et les femmes sur la Terre comme étant nos frères et nos sœurs, et donc nous devons leur venir en aide et nous le faisons à travers un certain nombre d’actions. »

Propos recueillis par Pietro Bugnon/asch

 

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  • L'IA pourrait libérer du temps pour des activités plus créatives et innovantes, et nous désaliéner de tâches répétitives et peu gratifiantes
  • Mais l’automatisation peut aussi menacer de nombreux emplois
  • Les révolutions industrielles précédentes avaient automatisé les bras et les jambes, déplaçant les emplois vers les services
  • Aujourd'hui, les IAs automatisent les processus cognitifs qui sont justement au cœur du secteur des services
  • Et contrairement aux révolutions industrielles précédentes, qui ont laissé du temps aux sociétés pour s'adapter, la progression de l'IA est tellement rapide que le cadre légal, l'éducation et la formation continue pourraient ne pas être assez rapides pour éviter l'obsolescence cognitive des humains
  • Nul ne sait aujourd'hui quel sera l'impact sur l'emploi et sur sa rémunération, ni comment les impacts sociaux pourraient déstabiliser les sociétés
  • L'adaptation rapide des systèmes éducatifs et la formation continue est essentielle pour tirer parti des avantages de l'IA tout en minimisant ses risques
  • L'accès à ces nouvelles technologies devrait être garanti à tous, en toute égalité
  • Sinon, nous créerions une société à deux vitesses et les laisser-pour-compte pourraient ne plus jamais combler le fossé numérique, avec des risques majeurs pour la stabilité sociale
  • En attendant donc un avenir où l’impact de l’IA n’est pas encore certain, la créativité, l’esprit critique et surtout l'empathie, donc la Fraternité, sont ce qui peut le mieux nous distinguer des machines

Laissons la conclusion à Bergson qui écrivait déjà il y a 100 ans :

« Le corps agrandi a besoin d'un supplément d'âme. Les origines de cette mécanique sont peut-être plus mystiques qu’on ne le croirait; elle ne retrouvera sa direction vraie, elle ne rendra des services proportionnés à sa puissance, que si l’humanité qu’elle a courbée encore davantage vers la terre, arrive par elle à se redresser, et à regarder vers le ciel »

Intelligence Artificielle, Ange ou Démon?